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Un client ravi ! témoignage d’un bilan de compétences réussi

 Jules Liscia – Architecte D.E – Avril 2013

Suite à un moment délicat de ma vie professionnelle, j’ai bénéficié, grâce à Pascale Vernetti, d’un soutien régulier et d’une aide précieuse dans ma recherche d’un job.

Les séances d’accompagnement et de coaching effectuées, efficaces et pertinentes, m’ont permis de mieux définir mes objectifs professionnels et ont abouti à un regain de confiance personnelle.

Grâce à sa capacité d’écoute, son professionnalisme et son sourire rassurant, j’ai retrouvé peu à peu une forme de sérénité, primordiale à ce stade de ma jeune carrière d’architecte et nécessaire afin de retrouver rapidement un emploi.

Vernetticreative m’a apporté un véritable coup de pouce dans une situation professionnelle et personnelle difficile.

Résultats convaincants assurés !

L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress (3)

Troisième et dernier extrait tiré de mon mémoire “L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress“, rédigé en Décembre 2010 pour l’université PARIS 8 dans le cadre du diplôme d’Etudes Supérieures d’Université : Pratiques du coaching. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Mme Edith Filaire, coach et professeur des Universités. Bonne lecture !

La problématique de mon mémoire

Au regard de la revue de littérature présentée précédemment, j’ai essayé tout d’abord de définir le stress d’un point de vue biologique (menant à un état d’épuisement physique) et d’un point de vue psychologique (la double évaluation visant à se concentrer surtout sur les éléments générateurs de stress plutôt que ceux pouvant s’avérer rassurants. Le sentiment de contrôle de la situation permettra de réduire le stress. J’ai, d’autre part, essayer d’élaborer à quel point les dissonances cognitives peuvent créer, dans une situation de stress chez un sujet possédant plusieurs cultures, des situations d’échec. L’objectif de mon étude, est d’essayer de voir comment le coach a pu aider par l’utilisation d’une approche cognitivo-comportementaliste peut aider, grâce à ses techniques d’écoute bienveillante, de reformulation, à, d’une part placer la coachée en situation « relax », et puis, d’autre part utiliser cette approche pragmatique en vue analyser les situations stressantes ainsi que les situations de réussite. Puis j’essaierai de définir comment j’ai effectué une comparaison des deux types de situations et en synthétiser des critères qui conduiront à créer un scénario réussite. Je vais ensuite démontrer comment par des jeux de rôles propres à la coachée, je l’ai aidée à identifier des techniques structurantes pour éviter le sentiment désagréable de stress et à fortiori l’état de « frou-frou dans la tête ».

Le coaching, en l’espèce, serait un sas vers un début et une fin, vers une ouverture ou une nouvelle vie. Je vais allons donc analyser au cours de cette séance de clôture de coaching, les gestes du coach qui vont permettre à la coachée d’appréhender la mesure du travail qui a été effectué, de prendre conscience du changement qui a pris part, par l’atteinte des objectifs de la coachée, et qui lui permettra de s’autonomiser grâce à des techniques cognitivo-comportementalistes qui ont été co-construites par le coach et la coachée.

A :  Méthodologie utilisée

1. Contexte du recueil de données

J’ai rencontré Joëlle par le biais de mon association professionnelle de coaching : l’AEC dans le cadre du programme de coaching solidaire auquel doivent adhérer ses membres. Le programme de coaching s’est déroulé sur dix séances. Chaque séance s’est déroulée au siège de l’AEC, rue Lamartine dans le 9ème arrondissement. Les objectifs du programme de coaching ont clairement été définis à savoir :

Comment aider Joëlle à gérer son stress qui se manifeste par un « frou-frou » dans la tête lorsqu’elle se trouve en situation d’examen oral. Comment l’aider à trouver les mots justes.

La séance a été enregistrée sur un enregistreur numérique acheté pour l’occasion. Il s’agit de la dernière séance de coaching la dixième séance. L’objet en était donc de clôturer le programme. La séance a duré 1h30.

2. Synthèse des données obtenues

L’objectif de mon étude était d’analyser les gestes du coach mis en place pour aider la coachée à principalement prendre conscience de ses ressources et de pouvoir appliquer un scénario réussite dans la gestion de son stress en situation d’examen, en vue d’éviter des dissonances cognitives ayant pour effet un « frou-frou » dans la tête.

Les principaux résultats observés sont les suivants :

– les verbalisations du coach ont été regroupées en 6 catégories afin de les analyser et l’on remarque une disparité dans la fréquence d’apparition de ces catégories. L’aide à l’identification des ressources de la coachée et l’aide à la verbalisation de la problématique de la coachée sont les deux catégories les plus importantes, avec un pourcentage respectif de 24% et de 21,2%. Elles représentent ensemble presque la moitié des gestes techniques du coach. On peut donc voir que le travail du coach s’est articulé autour de ces thèmes, ce qui parait logique puisque l’approche du coach est basée sur une approche cognitivo-comportementaliste, impliquant la création par le coaché d’un scénario réussite basé sur ses ressources identifiées grâce aux problématiques dégagées de la demande.

– Lorsque l’on séquence la séance de coaching en trois parties égales on observe que le coach a passé le premier tiers du temps dans la verbalisation de la problématique de la coachée en vérifiant les problématiques de la coachée par la visualisation de la situation et l’établissement d’un choix par la coachée, tout en s’aidant du recadrage.

Puis dans le deuxième tiers de temps le coach a cherché à aider la coachée à identifier principalement ses ressources.

La dernière partie du temps de la séance a été utilisée par le coach pour d’une part aider la coachée à se créer un scénario réussite et d’autre part autonomiser la coachée. Il est d’ailleurs pertinent de constater que le nombre de recadrage équivaut approximativement le nombre d’occurrence de l’aide du coach à autonomiser la coachée. Parmi les interventions du coach, 56.4% d’entre elles sont sur le mode interrogatif et 30% sur la réitération.

Par ailleurs, le coach a utilisé la forme interrogative comme acte de langage privilégié à la fois dans les registres référentiel et modal. Il utilise majoritairement des interventions de types exploratoires et d’interprétation. Il est intéressant de se demander si les gestes du coach ont permis à la coachée d’identifier ses propres ressources et leurs utilisation dans le cadre de la construction d’un scénario réussite et comment il a pu aider la coaché à mettre en place une stratégie efficace de gestion de son stress.

3. L’accompagnement par le coach

J’ai divisé la séance en 9 séquences ou neufs sujets abordés :

  • première séquence : synchronisation et valorisation
  • deuxième séquence : réitération des objectifs
  • troisième séquence : la confiance en soi et confiance dans les autres
  • quatrième séquence : l’inter culturalisme
  • cinquième séquence : utilisation du coaching au quotidien
  • sixième séquence : le décalage entre ce que la coachée souhaite et ce qu’elle obtient
  • septième séquence : les mots justes
  • huitième séquence : la gestuelle
  • neuvième séquence : la reformulation

Remarque : puisque c’était la séance, le coach a fait en sorte d’une part de vérifier que les objectifs de la coachée avaient bien été rencontrés, et d’autre part de faire en sorte d’autonomiser la coachée. De fait cette pratique est préconisée par Schutz (2006).

Première séquence : synchronisation et valorisation. Toute séance de coaching débute avec un travail de synchronisation. La valorisation suit, en l’espèce elle est particulièrement importante car l’approche du coach se situe au niveau de l’approche cognitivo-comportementaliste et le travail de la coachée se situait au niveau de la recherche de ses ressources (identifiées par le coach en hypothèses).

Deuxième séquence : réitération des objectifs. Ce travail a été effectué en vue de vérifier que les objectifs définis lors des deux premières séances avaient bien été remplis. Enfin en s’appuyant sur la vérification des objectifs et sur le recadrage, le coach a permis à la coachée de visualiser ses options et d’opérer des choix en vue de construire le scénario réussite (77 : « Est-ce que vous pouvez visualiser Joëlle au début et Joëlle maintenant ? et voir un petit peu ce qui a changé, pas changé ? en fonction des réunions que nous avons eues ? »)

Troisième séquence : la confiance en soi et confiance dans les autres. Afin de pouvoir l’aider à établir ses ressources, le coach a, par l’utilisation de techniques de recadrage, puis d’aide à l’identification des ressources de la coachée par des rappels au travail déjà effectué lors des séances précédentes (97 : vous vous rappelez que nous avons fait des jeux de rôles) ou bien encore (99 : et je me souviens, lors de l’un des jeux de rôle vous me disiez qu’en fait cela importe peu d’avoir confiance dans les autres, le principal est d’avoir confiance en soi) permis à la coachée d’identifier ses ressources et de commencer à construire un scénario qui lui convient.

Quatrième séquence : l’interculturalisme. Le coach a continué son travail d’aide à l’identification des ressources par la coachée, qui a pris conscience de la richesse de ses deux cultures, et a amorcé un travail de prise de conscience de ses différences sous un autre jour.

Cinquième séquence : utilisation du coaching au quotidien. Toujours par le recours au recadrage, le coach a aidé la coachée à développer son scénario réussite à savoir l’utilisation des jeux de rôles développés précédemment. Ceci est corroboré par la remarque de la coachée (142 : je pense que ce que je vais plus utiliser, avant un entretien, ou avant les contrôles, enfin les exposés, c’est la méthodologie que nous avons développée ensemble : bien relire, essayer de faire un exposé sans regarder la feuille, afin d’éviter de bugger). Lorsque ce travail a été amorcé, le coach a, par de la reformulation, continuer à aider la coachée à bâtir son scénario réussite sur les ressources qu’elle a développées. La coachée a, de plus, commencé à réaliser qu’elle avait testé son scénario réussite (p. 160 : c’est vrai que lors du stage…et bien avant je ne posais jamais de questions et là j’ai posé pleins de questions…euh j’ai plus parlé, j’ai posé des tas de questions, comme ça m’a intéressée bien plus !)

Sixième séquence : le décalage entre ce que la coachée souhaite et ce qu’elle obtient. Le coach, dans cette séquence, a permis à la coachée, par un système de test à contrario (181 : qu’est-ce qui pourrait faire que cela n’aille pas ?) de vérifier que ses ressources sont solides et font alors partie intégrante de son scénario réussite.

Septième séquence : Les justes mots. Le coach, par du recadrage, et de l’aide à la visualisation de la problématique, permis à la coachée de vérifier ses craintes dans un environnement sans danger. La coachée a alors réalisé que le changement avait eu lieu.

Huitième séquence : la gestuelle. Le coach a permis à la coachée de revisiter des situations stressantes et, par des techniques de relaxation, la coaché a pris conscience d’une nouvelle ressource et qu’elle peut contrôler son niveau de stress, ainsi surmonter la panique (p. 218 : je sais que je m’en rends compte et je sais que je m’en rends compte et que je peux stopper…)

Neuvième séquence : la reformulation. Le coach dans cette séquence, aidé la coachée à s’autonomiser en posant des questions concernant le futur (p. 229 : et donc pour la prochaine fois ? en reprenant cette situation pour la prochaine fois ?). La coachée a ainsi pu valider son scénario réussite et se projeter dans le futur. Afin de conclure la séance de façon constructive, le coach a aussi aider à la valorisation de la coachée.

En conclusion, le coach s’est appuyé sur l’approche cognitivo-comportementaliste pour permettre à la coachée de s’appuyer sur les ressources qu’elle a identifiées afin de se créer un scénario réussite, qui a ensuite été testé dans un premier temps puis validé en fin de coaching. On pourra cependant noter, que de manière générale, le coach n’a pas forcément respecté la vitesse de son client. En effet, le coach n’a pas utilisé les temps de silences, on peut reprocher au coach d’avoir été trop active dans la façon de mener l’entretien de coaching, et de ne pas avoir assez utilisé le langage non verbal de la coachée. Le silence est un outil puissant en coaching, qui indique la vitesse de pensée du coaché, et de la façon dont le coaché intègre les informations.

4. Confrontation des résultats les plus importants à la revue de la littérature

Il s’agit ici de comparer les résultats issus de la séance aux principales théories abordées dans la revue de la littérature. En l’espèce, confronter les résultats aux mécanismes de stress qui se manifestaient par une dissonance cognitive. Une fois ses besoins fondamentaux rencontrés (Maslow) la coachée a pu, grâce au travail du coach basé sur l’approche cognitivo-comportementaliste, développer un scénario réussite lui permettant d’être en situation d’apprentissage qui empêchait la coachée d’être en situation d’apprentissage (auto-efficacité de de Bandura, 1977).

Le coach a tout d’abord utilisé le questionnement (l’ironie socratique) plus que les conseils directs. Le coaching cognitivo-comportemental est limité dans le temps, dirigé vers un objectif et centré sur « l’ici et maintenant ». C’est une approche intuitive et simple (Ducharme, 2007) qui encourage le sujet à prendre conscience de ses pensées automatiques, irrationnelles et à rechercher des pensées  alternatives (Angel, Amar, 2005). Le coach a visé à détecter les modes récurrents de traitement de l’information sur lesquels le client s’appuie afin d’identifier ses distorsions cognitives. Ainsi, dans cette optique, le changement sera perçu comme une modification des pensées automatiques. Le tableau de Patrick Amar est d’ailleurs un formidable outil à utiliser en coaching, car il permet de transformer les pensées automatiques génératrices de stress en pensées alternatives et ainsi de sortir de schémas mentaux bloquants en vue d’apprendre de nouveaux mécanismes de pensées.

– la dissonance cognitive : se manifeste par un état décrit par la coachée comme du « frou-frou » dans la tête, un « buggage » (un état de stress ne lui permettant pas de trouver les mots justes et une désorganisation de sa pensée). La coachée explique cet état par le fait qu’elle possède deux langues (le créole, sa langue maternelle et le français appris à l’école) et lorsqu’elle se trouvait dans une situation stressante (entretien ou examen) elle se bloquait et effectuait un rééquilibrage (différenciation cognitive) en diminuant l’accès aux informations en créole et en privilégiant le français.

en suivant la théorie de Maslow, et en permettant à la coachée de travailler sur ses croyances irrationnelles, à savoir ne pas avoir accès à plusieurs possibilités d’enseignements (remarque 34 : « mon objectif, je le garde toujours pour l’instant et par rapport à l’aide-soignante. Avant il fallait le bac pour comment dire… pour être infirmière. Maintenant ils ont dit que si l’on a trois années en tant que AS (aide-soignante) on peut passer le concours d’infirmier »), la coachée a réalisé qu’elle avait en fait plusieurs options et s’est donc intéressée à résoudre des situations en faisant appel à ses ressources. Selon Légeron (2003), des expériences sur l’homme ont montré que le sujet sera moins tendu face à une situation stressante s’il contrôle ou pense contrôler la situation pour tout ou partie. En l’espèce la coachée a établi que le fait d’avoir plusieurs options d’accéder au travail qu’elle souhaite exercer lui permettait d’une part de se sentir mieux et de surcroit elle se visualisait dans une situation de réussite. Cependant il ne faut pas sous-estimer la résistance au changement (à contrario de l’homéostasie, identifiée en systémie comme un non changement)

– la théorie de Bandura (1977, p. 193) : « l’expectation ou attente d’efficacité représente la conviction qu’un individu affiche pour accomplir une tâche avec succès » (p. 33 de mon mémoire). De fait, c’est l’attente d’efficacité ou la confiance en soi qui fait qu’un sujet qui dispose des connaissances est motivé pour l’action. En l’espèce, le coach a permis à la coachée grâce à la catégorie C4 (l’aide à l’identification des ressources de la coachée) de prendre confiance en elle et de déterminer grâce à la catégorie C3 (l’aide à la verbalisation de la problématique de la coachée) les pistes à essayer et de développer son autodétermination ainsi que son degré d’autonomie (décrits par Deci et Ryan (1985,1987)).

Une fois le but fixé, la coachée a ensuite testé des actions imaginatives et créatrices par le biais du coaching basé sur l’assurance qu’elle pourrait résoudre le problème de dissonances cognitives résultant d’un état de stress. Cela suit la théorie de Bandura (1977) selon laquelle l’action humaine fonctionne à l’intérieur d’une structure interdépendante, impliquant une causalité réciproque entre le sujet et son environnement (en l’occurrence, l’environnement co-construit lors des séances de coaching). La coachée a alors suivi le modèle de Bandura (1977) des sources d’expectation d’efficacité personnelle :

  • des accomplissements de performance par des essais dans la réalité des scénarios répétés lors des séances de coaching.
  • des expériences vicariantes : la coachée en remarque 70, p. 25 de l’annexe I : « au pire des cas, j’essaierai de me rattraper et de trouver quelque chose en rapport ». En l’espèce la coachée a réussi à mettre en place une action qui lui sert de guide et ainsi de conforter la réalisation de ses projets.
  • la persuasion verbale : la coachée en remarque 76, p. 25 de l’annexe I : » euh…par rapport aux techniques d’entretien, c’est bon vous m’avez appris, c’est rentré. Après c’est plutôt à moi de retravailler, retravailler… » Selon Bandura (1977) cette persuasion verbale est souvent utilisée pour induire un sentiment d’efficacité chez un apprenant. En l’espèce il s’agit plutôt d’auto persuasion.
  • l’état physiologique est important selon Bandura (1977). Le coach a toujours vérifié l’état de sa coachée lors des séances : remarque 1 p 22 de l’annexe I :

« Bonjour Joëlle. Ravie de vous revoir pour notre dernière séance. Alors comment vous sentez-vous ? Où est-ce que vous en êtes ? ».

En conclusion les deux catégories C4 identification des ressources et C3 verbalisation de la problématique ont contribué selon le modèle de Bandura (1977) à aider la coachée à développer sa motivation et accroitre son niveau d’autodétermination.

La coachée en travaillant sur ses croyances irrationnelles a réussi à construire un scénario réussite basé sur ses ressources, en éradiquant les dissonances cognitives lors des situations de stress. Le coaching basé sur l’approche cognitivo-comportementaliste a permis de d’abord créer une alliance, puis d’élaborer de nouveaux schèmes cognitifs et de les tester dans le cadre du coaching. En parallèle, la coachée a non seulement répondu à ses besoins d’accomplissement de soi selon la théorie de Maslow et a réussi, grâce aux approches cognitivo comportementalistes, à développer un niveau certain ‘d’accomplissement de soi ». On peut critiquer en notant que les stratégies de ‘coping’ n’ont pas été utilisées mais le coach a préféré se concentrer sur une approche constructive de résolution de problématique, tout en tenant compte de l’état de stress de la coachée. On peut aussi s’interroger sur les biais émanant du coach : « erreur de traitement de l’information disponible conduisant à une prise de décision incorrecte et dès lors un comportement inadapté. » (Desu M.Pichat, 2010). Les biais heuristiques : routines de pensées, fréquemment utilisées par la coachée, afin de raisonner avec un minimum d’effort ont été très présents dans les premières séances de coaching. Les effets de primauté sont aussi présents pour le coach novice (la première information reçue d’une situation plus à déterminer le jugement porté sur celui-ci que les informations reçues ultérieurement à son endroit). Ce qui nous conduit à confronter les résultats obtenus à la problématique dégagée.

5. Confrontation des résultats les plus importants à la problématique

Il est à noter que le statut de stagiaire du coach a eu une influence certaine sur la séance de coaching décryptée ; cet enregistrement ayant eu lieu en milieu d’année de DESU, la pratique du coach s’est perfectionnée depuis. D’autre part, le fait d’enregistrer ‘la séance’ a pu aussi orienter les catégories définies et les résultats obtenus. En prenant en compte ces postulats, les deux catégories les plus importantes identifiées lors de l’analyse de la séance de coaching sont les catégories suivantes : L’aide à l’identification des ressources de la coachée et l’aide à la verbalisation de la problématique de la coachée, avec un pourcentage respectif de 24% et de 21,2%. Elles représentent ensemble presque la moitié des gestes techniques du coach. Au regard de la problématique définie, le coach a essayé d’aider la coachée à d’une part définir ses situations stressantes et à identifier ses ressources en vue d’appliquer une situation de réussite et ainsi dépasser son stress. L’aide du coach est basée sur une approche cognitivo-comportementaliste, qui a bien entendu ses limites, à savoir d’une part ne pas identifier toutes les croyances génératrices de stress et d’autre part se limiter à un scénario donné, traité dans « l’ici et maintenant ». Il serait intéressant de pouvoir identifier si la coachée pourra transférer ce processus à d’autres problématiques qu’elle rencontrera dans le futur, à savoir pouvoir créer d’autres jeux de rôles pour s’aider à surmonter le stress qu’elle pourrait éprouver face à de nouvelles situations. Enfin le fait que la séance choisie soit la séance de clôture de coaching a aussi eu une incidence certaine sur l’importance des catégories analysées. En effet on peut se demander si les résultats obtenus n’auraient pas été différents s’il s’était agi de la première ou deuxième séance de coaching, lorsque le coach aide la coachée à définir sa problématique. La catégorie de verbalisation de la problématique de la coachée aurait certainement été plus importante.

L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress (2)

Deuxième extrait tiré de mon mémoire “L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress“, rédigé en Décembre 2010 pour l’université PARIS 8 dans le cadre du diplôme d’Etudes Supérieures d’Université : Pratiques du coaching. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Mme Edith Filaire, coach et professeur des Universités.

D’autres extraits seront mis en ligne dans les jours qui viennent, n’hésitez pas à revenir régulièrement sur ce blog pour en connaître la suite. Aujourd’hui, nous nous poserons la question :

Comment gérer le stress ? Qu’est le stress ?

3/ Le stress

Dans le cadre de notre sujet d’étude, nous nous proposons d’observer comment les gestes du coach favorisent la prise de distance dans une situation, vécue comme stressante, par une personne faisant l’expérience de dissonances cognitives en situation de stress. Dans un premier temps, et ce, afin de présenter le contexte général de la demande de Joëlle, la cochée, nous proposons de présenter le concept du stress et l’une de ses manifestations, les dissonances cognitives puis d’analyser les recherches et techniques de gestion de ce stress par l’approche cognitivo-comportementaliste, que nous nous efforcerons de définir au préalable. La littérature sur le thème du stress est vaste, traiter le sujet autour d’un livre semble promettre un beau succès tant il est au cœur des préoccupations depuis la fin du XXème siècle. En effet, le stress semble faire des ravages auprès de toutes les populations occidentales, traité ici par des réponses chimiques, là par un réapprentissage de la respiration, ou encore par des entretiens thérapeutiques. De très nombreuses recherches sur le stress ont été menées depuis les années 30. Aussi, je présenterai une synthèse de l’apport de ces travaux. Ces études ont permis d’élaborer des réponses, non seulement sur le dispositif biologique, mais également sur les processus psychologiques et cognitifs du sujet, face à une situation stressante.

A : Réponse biologique

1. Découvertes de Selye

Sans nous attarder sur le plan biologique, notons que les recherches sont parties des résultats des travaux de Hans Selye endocrinologue canadien, (lui-même parti des travaux de Canon), mettant en évidence, sur une population de rats de laboratoire, les mécanismes biologiques du stress. Selye découvre en premier lieu ce qu’il appelle « le Syndrome Général d’Adaptation », qui se décompose en trois phases :

La phase d’alarme : c’est la réponse d’urgence commandée par le cerveau, le cœur s’accélère, les muscles se contractent, les poils se dressent, les pupilles se dilatent.

La phase de résistance : Elle permet d’inverser les symptômes de la première phase qui menacent d’épuisement le sujet. Si les événements stressants persistent, le sujet entre alors dans la phase suivante.

La phase d’épuisement : les rats dépassés par la situation, leur organisme fini, épuisé sous l’intensité du changement physiologique, pouvant entrainer leur mort.

Comme le souligne Légeron (2003), bien que ce modèle soit encore discuté, dans la mesure où les choses sont plus complexes que ne le pensait Selye, il est encore utile pour comprendre la chronologie d’un certain nombre de réactions de stress. Car on observe également, chez un humain soumis à des agents stresseurs (évènements provoquant un stress) aigus ces trois grandes étapes. Ainsi donc, les expériences et analyses sur le plan physiologique se multiplient, mettant en évidence la grande complexité de notre organisme. Les conclusions de Selye semblent réductrices car elles ne tiennent pas compte de nos différences avec les animaux : notre cerveau, notre capacité à nous émouvoir notre façon de comprendre, d’analyser les événements et à adapter nos réactions selon nos fortes singularités individuelles. Albert (2006) cite aussi A.Moch-Sibony (1984), pour ses remarques en psychologie cognitive : « La représentation cognitive d’un événement ou son anticipation constituent un privilège de l’homme sur l’animal qui va de pair avec son système nerveux. Mais cette supériorité lui confère aussi les possibilités supplémentaires de se sentir agressé. Ainsi, la simple anticipation d’une situation jugée déplaisante peut entrainer un sentiment de malaise, avant même que le sujet n’ait à l’affronter réellement».

2. Cohérence cardiaque

Notre intérêt se porte sur de récentes études en neuro-cardiologie qui démontrent, grâce à l’IRM du cerveau (Imagerie à Résonnance Magnétique) l’interdépendance entre émotions et rythme cardiaque. En effet si le sujet impliqué pense à un événement triste, alors son cœur battra plus vite. A l’inverse, à l’évocation de souvenir gai, chaleureux, le cœur reprendra une activité normale. Les émotions ont alors une incidence directe sur l’appareil cardiaque du sujet. Contrarié ou en colère, le corps prendra ses dispositions pour être en alerte, pouvant déclencher des réactions brutales voir agressives à un événement, quand bien même cet événement pourrait lui sembler neutre à un moment où ses pensées seraient positives. Si l’on prend l’expérience à l’envers, un rythme cardiaque accéléré peut ralentir à l’évocation de pensées positives. Nous pouvons conclure que le sujet par un travail mental peut agir sur sa propre physiologie. Cette découverte incite à prescrire des pensées positives pour remettre en ordre un organisme désordonné par des agents stressants ; ou encore, un travail sur les représentations que le sujet se fait d’un événement stressant (afin de modifier les pensées anxiogènes), ou encore un travail d’introspection sur les émotions enkystées (émotions non exprimées qui se superposent tant qu’elles n’ont pas été identifiées par le sujet). De ces constats est né un concept qui s’appelle la cohérence cardiaque : un travail sur les émotions et les pensées associées à une respiration contrôlée. En d’autres termes apprendre à maîtriser son corps pour passer :

D’un cycle vicieux : Pensées négatives – corps en tension – obstacle – réaction disproportionnée

à un cycle vertueux : Pensées positives – corps détendu – obstacle – meilleure gestion car le sujet est plus réceptif, donc accède plus facilement à ses ressources pour s’ajuster.

Enfin, l’univers médical et ses chercheurs n’ont de cesse de s’affairer autour de la compréhension de ces réactions, le sujet stress est toujours au cœur de la recherche scientifique.

B : Réponse psychologique

Posons notre regard sur le travail des psychologues. Inscrit tardivement sur les tablettes de leurs recherches, le stress n’en n’est pas moins un sujet passionnant pour eux. En effet, le stress croise le soma (corps) et la psyché (esprit, âme). Ajoutons que les travaux qui s’ensuivent sont issus principalement du courant comportementaliste. D’après Albert (2006) plus les travaux des psychologues progressent et plus ils démontrent que les stresseurs sont moins importants en eux même que leur représentation dans l’esprit du sujet. Il l’explique par cet exemple d’une population résidant à proximité d’un aéroport, soumise aux bruits incessants des avions. Si le message communiqué aux habitants est favorable comme : l’aéroport est un bénéfice économique incontestable pour notre commune, alors la gêne occasionnée par les pollutions sonores seront mieux acceptées et tolérées. Voici les propos de Légeron (2003) sur le thème : « Nous ne sommes pas égaux face au stress […] Au-delà d’une vision purement biologique du stress, une approche individualisée est donc nécessaire. […] nous ne recevons pas les informations d’une manière passive : nous sélectionnons certains des messages qui nous parviennent, et nous en laissons d’autres de côté. D’où une interprétation subjective et souvent variable des divers événements qui nous arrivent dans une journée. »

Ainsi, d’innombrables travaux ont été réalisés, notamment par des comportementalistes pour comprendre cette part subjective, et je vais analyser, ci-après, les éléments qui nous semblent les plus importants à souligner.

1. La double évaluation

R.Lazarus est cité chez Albert (2006) comme étant à l’origine du concept de double évaluation. Ainsi face à une situation stressante, le sujet procède à une évaluation primaire qui diagnostique le niveau de risque, ou la menace que constitue cette situation. En deuxième lieu, le niveau secondaire : sa capacité à agir face à cette situation, donc ses ressources disponibles pour faire front. Ces évaluations vont déterminer si oui ou non, la réaction au stress (éléments physiologiques) va être enclenchée.

Légeron ajoute (2003) que : « La réaction au stress entraîne une vigilance accrue à l’environnement et un mécanisme psychologique important : nous devenons beaucoup plus sensibles à tout ce qui peut représenter pour nous une menace éventuelle. […] L’accroissement de la vigilance à l’environnement enclenchée par le stress, est un avantage dans un contexte hostile où la survie est primordiale. En revanche, dans des situations quotidiennes de stress professionnel, elle est souvent inutile et épuisante. » Ainsi donc, notre attention se portera plus volontiers sur les éléments menaçants si nous sommes stressés, ces éléments prendront le pas

Sur d’autres éléments qui pourraient s’avérer rassurants.

2. Le contrôle des situations

Des expériences avec des rats de laboratoire montrent que le sujet sera moins tendu face à une situation stressante s’il contrôle ou pense contrôler la situation pour tout ou partie. Des expériences sur l’homme ont produit des résultats similaires si bien que les conclusions scientifiques sur ce point sont claires :

· Le contrôle de la situation réduit le stress

· Ce n’est pas la réalité du contrôle mais le sentiment de contrôle qui est le facteur essentiel de la réduction du niveau de stress

3. Le lieu de contrôle

Issus des travaux de J.B. Rotter (1966), et présenté par Légeron (2003). Il s’agit ici de l’origine de la situation, aux deux extrêmes nous aurons les sujets internes et les externes. Les internes s’attribuent une part de responsabilité dans ce qui leur arrive, font des liens entre leur production personnelle et les résultats obtenus, ils disent : « quand on veut on peut. ». A l’inverse les externes pensent que quelque soient leurs actions, les événements suivront leur cours, ils disent « je n’ai pas de chance. », ils sont donc plus fatalistes.

Légeron ajoute (2003) « Bien sûr, il n’y a pas deux catégories très tranchées, et les individus se répartissent entre ces deux extrêmes. De la même façon selon les circonstances et les moments, nous pouvons effectuer des attributions tour à tour externes ou internes. Mais l’intérêt de ces notions en matière de stress est évident : toutes les études montrent que les internalistes sont moins sensibles au stress que les externalistes, parce qu’ils ont développé un système de pensée tel qu’ils ont en eux même plus de ressources pour contrôler les événements.

C : la théorie de la dissonance cognitive

En l’espèce, dans le cadre d’un coaching interculturel le stress se manifeste par des dissonances cognitives :

Anne de Montard (2008) explique que le postulat de base est que les individus aspirent à éliminer les pensées et les comportements présents en eux et qui sont contradictoires. Notons que la façon dont je définis cette catégorie s’apparente à l’action de confrontation définie par (Hévin & Turner, 2006) : « classiquement, la confrontation consiste à signaler au sujet une incohérence entre ce qu’il déclare ou a déclaré et ce qu’il fait ou a fait ». Cette catégorie a pour but de faire prendre conscience au coaché que les comportements qu’il décrit (ceux qu’il a actuellement ou ceux qu’il imagine avoir sans la situation future désirée) ne sont pas en accord avec l’objectif qu’il se donne dans le coaching. Ceci permet d’insister sur le sentiment de frustration qu’il ressent suite à ces comportements qui ne concordent pas avec son objectif. On doit cette théorie à Léon Festinger (l’échec d’une prophétie, 1957), chercheur américain. Il définit cette théorie comme un état de tension désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinions, comportements) psychologiquement inconsistantes. Signifie que les individus aspirent à éliminer les faits de pensée ou les faits comportementaux présents en eux et qui sont contradictoires. En s’appuyant sur la théorie de la constance cognitive et sur la théorie de la rationalisation des conduites, il s’agit d’étudier comment les sujets tentent de réduire cette dissonance, en changeant d’opinion par exemple. Nous allons tenter d’étudier la réduction d’une dissonance

En opposant constance et dissonance. Cette théorie repose donc sur la notion de consistance. Elle suppose :

1/ qu’il existe des états privilégiés (cohérence) des systèmes cognitifs et que ces états tendent vers la stabilité :

2/ que tout écart par rapport à la stabilité du système entraine un état de dissonance cognitive et suscite par contrecoup un travail cognitif orienté vers la réduction de cet écart. Ce travail est appelé – réduction de la dissonance – ou encore – rationalisation. Le système cognitif sera instable à chaque fois que le sujet serait confronté à une cognition dissonante (information contradictoire) : la force dissonante dépend du nombre de cognition affectées par la dissonance ainsi que de l’importance de ces cognitions (centrales, périphériques). L’état de dissonance est d’autant plus grand que ces cognitions sont nombreuses et importantes. Il entraîne de la part de l’individu une tentative de réduction de dissonance.

3/ la réduction de la dissonance pour un retour à un état stable

Elle peut se produire selon quatre modes différents :

1/ le déni (scotomisation) de la cognition dissonante : le sujet nie la véracité des nouvelles cognitions (comme par exemple, un fumeur entend que fumer provoque le cancer du poumon : il dira ‘ce n’est pas prouvé, pas vrai… ‘

2/ l’étayage : ajout de nouvelles cognitions (consonantes) pour rétablir le rapport entre cognitions consistantes et inconsistantes en faveur des cognitions consonantes, l’étayage joue sur les proportions des cognitions ; le sujet va trouver de bonnes raisons pour expliquer ses comportements. Par exemple, s’il possède une seule cognition pour expliquer qu’il fume, et qu’on lui apporte une nouvelle en sa défaveur, il va trouver une seconde cognition en sa faveur (fumer me détend…cela devient alors plus important que de parler des risques de cancer encourus).

3/ le rééquilibrage (différenciation cognitive) modification de l’importance de la cognition dissonante : le sujet atténue la portée de la cognition dissonante (« il faut bien mourir de quelque chose… »)

4/ le changement radical de la cognition initiale concernée en procédant d’ailleurs par étayage. Dans l’exemple choisi, le sujet intègre la cognition « fumer donne le cancer » à son système cognitif, et s’arrête tout simplement de fumer.

L’utilisation des approches cognitivo-comportementalistes en vue de résoudre ces dissonances cognitives me semble une approche rationnelle. Le comportement, dans son acceptation étroite désigne une action manifeste, directement observable, qui se distingue des phénomènes psychiques « internes » : une composante cognitive (perception, réflexion, etc.) affective (sensation de plaisir, souffrance ou d’indifférence) et motrice (action, expression corporelle). (Van Rillaer, 2002)

D : Les conséquences du stress

Des enquêtes et recherches s’emploient régulièrement à mesurer les effets du stress, certaines, notamment sur le cancer, semblent encore contradictoires. Voici quelques conséquences confirmées du stress : mal de dos, mal au ventre, troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires, hypertension…et aussi sur le plan cognitif, les ruminations. La rumination, du latin ruminare : remâcher. Définition du Petit Larousse (2005) : tourner et retourner quelque chose dans son esprit. Les ruminations, chez l’homme, c’est l’acte par lequel le sujet ressasse ses pensées, les retourne, les reprend, il s’agit le plus souvent d’idées négatives, de questions sans fin, autour d’événements passés ou à venir. Le sujet se repasse en boucle une scène de sa vie ou invente des situations à venir : il anticipe sur ce qui va se dérouler, comment cela va se dérouler, ce

Qu’on va lui dire, ce qu’il va dire avec force détails. Sans objet précis, ces ruminations ne sont pas volontaires, elles s’imposent au sujet qui ne s’en rend pas compte et mène à la fatigue psychique voir l’épuisement. Alain Braconnier (2004) présente les ruminations comme l’une des caractéristiques de l’anxiété : l’anxieux a une forte tendance à se parler à lui-même[…] dialogue intérieur pouvant tourner par moments à de véritables idées fixes. […] la rumination touche tous les anxieux […]. Sur l’imaginaire qu’il investit, sur la curiosité qui l’habite, l’anxieux cent fois sur le métier se remet à l’ouvrage. Une véritable intoxication par la pensée peut l’envahir. Tout peut-être vrai, tout peut-être faux. Il sent dans son projet constamment une faille. Le repos dans la vie, la tranquillité d’esprit n’est pas son fort.

E : Les solutions proposées

Ces éléments sur la mécanique du stress, tant sur le plan physiologique que psychologique, amènent donc la plupart des spécialistes de la gestion du stress à croiser l’ensemble des paramètres pour proposer des méthodes conjuguant les deux types de coping. Voici les thèmes récurrents des modalités proposées : Développer une hygiène de vie ‘ propre’ : (préventif et curatif) : sommeil, alimentation, limiter les excitants, faire du sport, apprendre la respiration ventrale, travailler la cohérence cardiaque, se relaxer, se faire plaisir, exercices de visualisation positive…Mais aussi, identifier ses émotions, les exprimer, les évaluer, identifier les situations problème, identifier ses pensées automatiques, les évaluer, identifier ses ressources pour s’adapter, développer son réseau social, travailler sur l’affirmation de soi, l’assertivité, la gestion du temps…

La stratégie d’adaptation :

Marqués par la singularité de chacun, il n’a pas été chose facile de comprendre et mesurer les façons de s’ajuster en termes de raisonnement et d’action face aux aspects négatifs de situations stressantes, réelles ou imaginaires. Apparaît donc la notion de coping (faire face en anglais), dont l’objet est de décrire les comportements émotionnels (ressenti) et cognitifs (raisonnement) en réaction face au stress. Les travaux de Lazarus, cités par Albert (2006) distinguent deux types de copings : le coping focalisé sur les émotions et les pensées suscitées par la situation et celui qui se focalise sur le problème avec une recherche de solution et une mise en place de plan d’action.

· Le coping émotionnel vise à tenter de contrôler les émotions déclenchées par la situation. Dans le cadre du coping émotionnel, il est recommandé aux individus une approche corporelle permettant un impact sur les réactions physiologiques (meilleur sommeil, moindre tension) et un travail sur les émotions, de façon à ne pas les enkyster (qu’est-ce que ça déclenche en moi, de la peur, de la colère ?). Nommer l’émotion c’est aussi l’accepter, la vivre, ne pas la refouler. Pour les pensées négatives, on pose les représentations, on questionne, ce qui peut permettre à la personne de relativiser, ou de prendre de la distance par rapport au problème. Ce coping, est plutôt indiqué pour les situations où l’individu a peu d’emprise sur les causes du problème. Il s’agit plutôt d’une aide provisoire pour l’aider à vivre avec, en soi donc, l’aider à s’ajuster face à quelque chose dont il sait qu’il ne pourra rien changer (exemple : faire un deuil, accepter un échec).

Notons ici les limites de ce coping qui peut sur le long terme entrainer un état dépressif du sujet si l’agent stressant persiste :

· Le coping centré sur le problème recherche les solutions possibles pour agir face au stresseur. Il passe par une recherche d’information, une identification des ressources, et aussi une mesure d’écart entre le problème et la perception du problème. Ainsi, Albert (2006) présente une méthode qui s’inscrit dans la lignée des travaux de Lazarus, et élaborée par T. Cox (Stress, Londres, Macmillan et baltimore, University park Press, 1978).

Cette méthode est basée sur le principe qu’il réside un décalage entre le problème, les ressources de l’individu, ses capacités à agir face au stresseur et la perception que l’individu a de ces trois éléments. En d’autres termes, il filtre la réalité et n’est pas en contact avec ses ressources. Sa vision subjective est réduite. Il pense qu’il ne peut pas ou ne sait pas comment résoudre son problème (ou a perdu pied à cause de l’emprise de la situation). Pour Cox, ces évaluations seraient influencées par quatre facteurs : l’expérience

Du sujet, ses capacités à s’ajuster, son contrôle sur la situation, et toute aide extérieure de son entourage personnel et professionnel. Cette méthode comprend cinq étapes :

– Décrire les caractéristiques de l’environnement

– Explorer la perception du sujet en relation avec ses propres capacités de coping (quelles sont ses ressources, compétences, point d’ancrage, comment les perçoit-il ?)

– Faire émerger les modifications physiologiques (ce qu’il ressent) et psychologiques (ce qu’il en pense) associées aux représentations précédentes (stresseurs, capacités / ressources et action et comprend le coping) :

– comment se sent-il à l’idée qu’il va agir comme ça ?

– Analyser les conséquences du coping

– Qu’est-ce que sa réaction peut produire ?

– Analyser le feed-back (en anglais : le retour) de la situation. Soit, au fur et à mesure de l’entrée dans l’action, en évaluer les effets.

Cette technique apporte donc des informations sur l’efficacité de l’action, diminue l’incertitude et communique à l’organisme les conclusions à prendre en considération. Le coping centré sur le problème est indiqué pour des situations où le sujet peut intervenir sur la situation stressante et s’avère nettement plus efficace sur le long terme car il limite l’impact des stresseurs sur sa santé physique et mentale. Bien d’autres chercheurs se sont attelés à décrypter ces éléments précités, toujours sujets à controverse. Il n’en reste pas moins, qu’ils semblent être la trame à privilégier pour analyser le coping, et aider les sujets à comprendre leur comportement et trouver leur solution. C’est la meilleure piste et de loin la plus encourageante pour contribuer à la compréhension du stress, les physiologistes d’ailleurs n’entreprennent plus de recherches sans y avoir recours.

La gestion du stress en coaching

Le coaching semble donc avoir toute sa place dans l’accompagnement à la gestion du stress puisque centré sur la personne, il s’appuie sur les représentations du sujet, l’aide à voir plus loin, à prendre du recul, à comprendre son fonctionnement, à faire sa maïeutique pour finalement, devenir autonome et reproduire seul… Pour Hévin et Turner (2006) le coach doit aider le coaché à régénérer ses ressources, à s’autodéterminer, à s’autonomiser et, quand celui-ci aura suffisamment conscience de ses besoins fondamentaux, il saura par lui-même trouver les moyens adéquats et positifs pour les satisfaire,…

Dominique Mattar, psychologue du travail, coach et intervenante à Paris VIII, dans son intervention : Gestion du stress & intelligence émotionnelle (2010), dans le cadre du DESU “pratiques du coaching”, quant à elle, nous a présenté une approche globale du stress. Cette approche stipule que c’est la réponse émotionnelle enregistrée par l’amygdale (mémoire affective) qui enregistre toutes les situations, les émotions et les comportements automatiques depuis la naissance. L’amygdale produit une réaction aux stresseurs de façon immédiate et non réfléchie. Contrecarrer les messages réflexes est un apprentissage mettant en jeu un ensemble de processus.

· Une des grandes sources de stress, est le changement. Face au changement, on peut avoir différentes réactions : faire l’autruche, il n’y a pas de problème ; subir le changement comme une agression ; ou faire avec le stress, s’adapter. Faire face au changement permet alors d’évoluer soi-même.

· Des études scientifiques (IRM) ont montré que le cerveau fonctionne sur deux modes. Le mode automatique, qui permet au sujet de faire des choses sans y penser (par habitude et répétition) et le mode adaptatif, où le sujet doit réfléchir pour faire face à une situation nouvelle. Ainsi les personnes ayant l’habitude du changement stressent moins que celles qui sont dans un même mode de vie depuis longtemps, et qui n’ont pas eu le loisir ou l’envie de changer.

A : les apports de la conduite d’un coaching d’inspiration cognitive

Selon Patrick Amar (2010), le coaching est une rencontre et la volonté de changement du coaché et la relation sont les éléments les plus importants du coaching. En effet Rogers (2008) dit ‘c’est la relation qui guérit’. Cependant la première utilité de cette approche selon Amar est de rassurer le coach mais il faut que cela ait du sens pour l’autre. En effet, en tant que coach, on a toujours tendance à trop parler (Amar, 2010). En s’appuyant sur l’approche d’inspiration cognitive (les TCC), les comportements peuvent être changés ou modifiés. En identifiant les pensées automatiques et en les substituant par des pensées alternatives, le coaché peut réussir à diminuer le niveau de stress éprouvé. Le schéma suivi sera alors le suivant :

1/ – clarification de la demande

2/ – pensée automatique

3/ – reformulation

4/ – recadrage

L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress

Voici un extrait tiré de mon mémoire “L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress“, rédigé en Décembre 2010 pour l’université PARIS 8 dans le cadre du diplôme d’Etudes Supérieures d’Université : Pratiques du coaching. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Mme Edith Filaire, coach et professeur des Universités.

D’autres extraits seront mis en ligne dans les jours qui viennent, n’hésitez pas à revenir régulièrement sur ce blog pour en connaître la suite. En premier lieu, nous nous poserons la question :

Qu’est-ce que l’approche cognitivo-comportementaliste ?

1/ Fondements du courant comportementaliste : influences du courant comportementaliste sur le coaching.

C’est au 19ème siècle que naît la psychologie scientifique avec l’étude de problèmes psychologiques par l’observation méthodique et l’expérimentation. La création du premier laboratoire de psychologie expérimentale par Wundt en 1879 marque l’indépendance de la psychologie vis-à-vis de la philosophie et de la physiologie. Watson énonce en 1913 que la psychologie n’est pas une science de l’âme mais une science du comportement. Le comportementalisme ou behaviorisme s’appuie sur la théorie de l’apprentissage. Il s’oppose au mentalisme, considérant qu’il faut concentrer son attention uniquement sur les données observables du comportement. La « boîte noire » contenant émotions et langage intérieur est provisoirement ignorée. Dès 1927 Pavlov publie un ouvrage sur les réflexes conditionnels, mettant à jour le conditionnement simple à partir d’une expérience sur des chiens. Dès les années 60, nombres psychologues ne se contentent plus du modèle simpliste stimulus réponse pour expliquer les comportements. Ils introduisent et développent la notion de médiation cognitive. C’est la « révolution cognitive » centrée sur le traitement de l’information.

A : La thérapie comportementaliste

Théories et pratiques cliniques sont en interaction constante, conformément aux principes d’une démarche scientifique (observation, expérimentation, évaluation). Dans la ligné de Watson, (Jones,1924) en testant plusieurs méthodes pour traiter des phobies, a révélé l’efficacité de deux d’entre elles ; le déconditionnement par exposition progressive au stimulus anxiogène et l’imitation de modèles. En 1954, Wolpe, à partir d’une expérience sur les chats, publie une théorie des phobies chez l’être humain et met au point un traitement par désensibilisation systématique (relaxation, confrontation imaginaire et réelle). Cette technique s’appuie déjà sur des processus cognitifs (confrontation imaginaire) et sur l’autogestion d’affects (gestion du stress par la relaxation). Eysenck publia en 1960 le premier livre relatif à la « thérapie comportementale ». Il créa la première revue de thérapie comportementale, contribuant ainsi au véritable essor de cette approche (Van Rillaer, 2002). En 1953, Skinner a démontré l’impact de l’environnement physique et social sur le comportement d’une part et la possibilité pour chacun d’améliorer l’autocontrôle d’autre part. Les conséquences positives ou négatives d’un comportement sur l’environnement engendrent ou non son renforcement selon le principe du conditionnement opérant. Bandura (1977), avec la création du modèle d’apprentissage par imitation et du concept d’impuissance apprise, se situe à l’intersection des courants comportementaliste et cognitiviste.

B : Comportementalisme et coaching

Le coaching, à l’instar de la thérapie comportementale s’inspire d’une démarche scientifique. Le coach a le souci d’instaurer une relation de confiance et de collaboration réciproque afin de travailler sur « l’ici et maintenant » dans une période limitée. Il procède par définition d’objectifs, évaluation de résultats, test d’hypothèses, réajustement des interventions, expérimentation active avec une volonté délibérée de s’affranchir d’un dogmatisme tout puissant. Le coach utilise diverses techniques comportementales telles que le jeu de rôle, la relaxation, la confrontation aux situations anxiogènes afin d’atténuer progressivement l’intensité émotionnelle par habituation.

2/ Fondements du courant cognitiviste : influences du courant cognitiviste sur le coaching.

Au 2ème siècle après Jésus-Christ, l’empereur romain Marc Aurèle, guerrier et philosophe écrivait « Si quelque objet extérieur te chagrine, ce n’est pas lui, c’est le jugement que tu portes sur lui qui te trouble. Il ne tient qu’à toi d’effacer ce jugement de ton âme ». A travers les auteurs tels que Sénèque, Epictète, Marc Aurèle, les stoïciens proposaient un enseignement tourné vers la quête du bonheur, distinguant les choses qui sont en notre pouvoir de celles qui nous dépassent. Cette philosophie s’accorde avec le modèle constructiviste qui considère que le monde est une vue de l’esprit par laquelle nous créons les sentiments de bonheur ou de malheur. Partant de ce même postulat, les thérapies cognitives se sont développées sur trois hypothèses indissociables ; nos difficultés psychologiques sont dues à notre style de pensée et de perception des évènements, il est possible d’apprendre à les modifier, cette modification aura des effets bénéfiques sur les pensées mais aussi sur les comportements et les émotions qui en dépendent (André, 2005). Le mot cognition, issue du latin « cognito » désigne une pensée. Le cognitivisme est un mouvement issu du comportementalisme auquel il sera intégré sous l’appellation de néo behaviorisme ou behaviorisme cognitif. Les psychologues cognitifs étudient la médiation cognitive qui se produit entre les stimuli externes et les actions manifestes. Le cognitivisme est né dans les années soixante aux Etats-Unis. Nous allons étudier les travaux de ses deux pères fondateurs : Ellis et Beck.

A : Les thérapies cognitives

  • Ellis : la thérapie rationnelle – émotive (TRE)

Directement inspirée de la philosophie stoïcienne, la TRE a pour but d’apprendre à s’accepter (et accepter le monde) tel que l’on est et non tel que l’on voudrait être. Les émotions, comportements et pensées dysfonctionnels sont les conséquences de systèmes de croyances irrationnelles développées par le sujet. Ellis a identifié 10 croyances irrationnelles correspondant à des obligations morales excessives (Pichat, 2008) : la recherche d’approbation et d’estime, la réussite/compétence détermine notre valeur humaine, l’évaluation globale de la valeur humaine des individus sur la base de leurs comportements, la construction des événements insupportables, l’origine de nos maux et de nos problèmes, l’importance donnée aux évènements non désirés, accepter de travailler sur soi-même, le déterminisme et la toute-puissance du passé, l’injustice des choses telles qu’elles arrivent, le besoin de certitude. Ellis propose un modèle de traitement A-B-C-D-E qui se déroule en 5 phases ; A représente l’événement déclencheur qui active les systèmes de croyances, B désigne la croyance irrationnelle, C désigne les conséquences émotionnelles, cognitives et comportementales mises en œuvre par l’individu, D désigne l’évaluation critique de la croyance irrationnelle afin de la déstabiliser (en quoi est-elle logique ? réaliste ? profitable ? efficace ?) et l’identification de croyances alternatives plus adaptées, E désigne les gains pratiques cognitifs comportementaux et émotionnels des nouvelles croyances de substitution (Pichat, 2008d). Ce modèle, plus philosophique que scientifique a fait l’objet de vives critiques. Ellis ne propose pas de théorie du fonctionnement mental. Sa thérapie n’incluant pas de vécu expérientiel, est considérée comme appartenant au courant cognitiviste radical.

  • Beck : schémas cognitifs et thérapie

Beck, en conceptualisant un modèle de fonctionnement mental conscient et inconscient, a « légitimé » le courant cognitivo-comportemental. Il est le fondateur de la théorie cognitive. C’est en soignant des patients en dépression sévère qu’il identifie leur façon particulière de traiter l’information, systématiquement négativement. Progressivement il définira le schéma cognitif spécifique à cet état affectif. Les schémas sont la partie la plus profonde de la variable cognitive. Ils représentent l’ensemble des croyances et des convictions intimes que le sujet entretien sur lui-même et sur le monde. Ils expriment toute une série de règles de vie à priori légitimes mais dont l’application rigide et systématique devient néfaste pour le sujet. Ils correspondent à l’intériorisation précoce de règles familiales ou sociales ou encore à l’impact d’évènements de vie marquants (André, 2005). Le schéma est latent et peut se réactiver lorsqu’une situation va rappeler le contexte de son élaboration. Il va polariser l’attention du sujet sur cette situation et en orienter la lecture, entraînant des distorsions cognitives. Le processus de traitement de l’information obéit aux 2 mécanismes d’assimilation et d’accommodation définis par Piaget. Face à un événement incompatible avec l’un de ses schémas cognitifs, l’individu peut ignorer l’évènement, en effectuer une lecture distordue afin de le rendre compatible (assimilation) ou modifier ses convictions profondes qui ne correspondent pas à la réalité observée (accommodation). Finalement, les thérapies cognitives ont pour objectif de développer les capacités d’accommodation et diminuer les tendances à l’assimilation, c’est-à-dire aider le sujet à davantage tenir compte des faits et s’y adapter. Beck a identifié 9 distorsions cognitives : l’auto injonction, la minimalisation du positif, la maximisation du négatif, l’inférence arbitraire, la sur généralisation, l’abstraction sélective, la personnalisation et la dichotomisation (Pichat, 2008b). Dans son modèle cognitif de la conscience et de l’inconscient Beck distingue 4 niveaux de cognitions et processus (Cottraux, 2006) :

1. Les schémas cognitifs se situent au niveau inconscient. Ils ne se présentent pas de façon directe à la conscience et sont stockés dans la mémoire à long terme. Ils fonctionnent de façon automatique, très rapide et sont difficile à modifier. Comme nous l’avons vu, ils influencent les processus cognitifs de traitement de ’information par les mécanismes d’assimilation (distorsion possible) et d’accommodation.

2. Au niveau préconscient apparaissent les événements cognitifs que constituent les pensées automatiques, monologues intérieurs et images mentales. Les évènements cognitifs permettent d’accéder aux schémas inconscients dont ils résultent.

3. Au niveau conscient correspond l’attention focalisée. Les schémas cognitifs peuvent apparaître indirectement à travers un discours caractérisé par des formulations impératives de type « il faut», « je dois ».

4. Le quatrième niveau est celui de la métacognition ou cognition sur les cognitions. Pour Beck, chaque état affectif résulte d’un schéma cognitif correspondant qui fonctionne sur ce modèle théorique global. L’émotion est considérée comme la voie royale vers la cognition. Son approche s’avère particulièrement efficace dans le traitement des dépressions et troubles de l’anxiété. Elle est également utilisée dans le traitement des TOC, boulimies, schizophrénie et troubles de personnalité.

B : Thérapies cognitives et coaching cognitif

Outre les principes d’une collaboration scientifique déjà évoqués, nombres techniques de coaching ont été empruntées à la thérapie cognitive ; la résolution de problème, l’analyse des comportements et de leur contingences, la technique de la flèche descendante, l’identification des distorsions cognitives de Beck, la restructuration cognitive par transposition du modèle ABCDE d’Ellis au coaching rationnel émotivo-comportemental (Pichat, 2008). Auerbach (2006) considère que la boite à outils du coach cognitif contient les techniques développées par la thérapie cognitive (ex. : croyances d’Ellis, schéma de Beck). Pour lui, le schéma induit des types de comportements qui peuvent être productifs ou non. Il travaille sur la notion d’ajustement, en s’appuyant sur ce qu’il appelle le « mode adulte sain » du coaché, comparable à l’état du moi adulte en AT. Il utilise l’échelle d’inférence de Senge (ou échelle d’hypothèse de Nadler) pour aider son client à prendre conscience de ses processus de pensées et de la manière dont il sélectionne arbitrairement ses informations.

C : Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et coaching cognitivo-comportemental (CCC)

Dans les années 70, l’expression TCC a démontré la volonté de concilier les approches comportementales et cognitives pour en améliorer l’efficacité. Ce qualificatif présente l’inconvénient de mettre l’accent sur l’aspect cognitif au détriment des affects et de certains processus corporels. Depuis les années 60 les publications se sont démultipliées dans les pays anglo-saxon, la majorité des psychologues des pays latins restant centrés sur le modèle freudien. Les concepts et théories se sont développés, le champ des applications s’est élargi. Confronté à ses propres limites, à savoir leur validité culturelle, les TCC semblent s’orienter vers une autre perspective ; l’analyse contextuelle du comportement avec en chef de file Hays (Fontaine, Fontaine, 2007). Pour Neenan et Palmer (2001), le CCC est une TCC appliquée à une population non clinique visant l’amélioration des capacités d’introspection et de prise de décision. Grant (2003) a testé expérimentalement

L’efficacité du CCC, l’a comparé au coaching cognitif et au coaching comportemental. Il a montré que le coaching cognitif augmente la santé mentale globale du sujet ainsi que le concept de soi tandis que le coaching comportemental augmente la performance académique. Toutefois, seul le CCC permet le maintien de l’amélioration des performances dans la durée. Pour Kilburg et Diedrich (2007), la nature personnalisée de la relation de coaching garantit le maintien des performances. Selon eux, le CCC s’avère particulièrement pertinent pour les dirigeants notamment en cas de gestion de stress, en ce sens où il est pragmatique, orienté résultat et s’appuie sur des données objectives. Les dirigeants ont besoin d’acquérir de nouvelles compétences ou d’éliminer des comportements inadaptés. Le CCC leur permet une prise de conscience psychologique et sociale, source de sagesse et de connaissance de soi, notamment par la prise en compte des émotions. La limite du CCC réside dans sa simplicité (introspection limitée) et l’absence d’approche globale de l’individu pris dans un système organisationnel. En cas de situation complexe, les auteurs recommandent une approche psycho dynamique.