L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress (2)

Deuxième extrait tiré de mon mémoire “L’utilisation de l’approche cognitivo-comportementaliste dans la gestion du stress“, rédigé en Décembre 2010 pour l’université PARIS 8 dans le cadre du diplôme d’Etudes Supérieures d’Université : Pratiques du coaching. Ce mémoire a été réalisé sous la direction de Mme Edith Filaire, coach et professeur des Universités.

D’autres extraits seront mis en ligne dans les jours qui viennent, n’hésitez pas à revenir régulièrement sur ce blog pour en connaître la suite. Aujourd’hui, nous nous poserons la question :

Comment gérer le stress ? Qu’est le stress ?

3/ Le stress

Dans le cadre de notre sujet d’étude, nous nous proposons d’observer comment les gestes du coach favorisent la prise de distance dans une situation, vécue comme stressante, par une personne faisant l’expérience de dissonances cognitives en situation de stress. Dans un premier temps, et ce, afin de présenter le contexte général de la demande de Joëlle, la cochée, nous proposons de présenter le concept du stress et l’une de ses manifestations, les dissonances cognitives puis d’analyser les recherches et techniques de gestion de ce stress par l’approche cognitivo-comportementaliste, que nous nous efforcerons de définir au préalable. La littérature sur le thème du stress est vaste, traiter le sujet autour d’un livre semble promettre un beau succès tant il est au cœur des préoccupations depuis la fin du XXème siècle. En effet, le stress semble faire des ravages auprès de toutes les populations occidentales, traité ici par des réponses chimiques, là par un réapprentissage de la respiration, ou encore par des entretiens thérapeutiques. De très nombreuses recherches sur le stress ont été menées depuis les années 30. Aussi, je présenterai une synthèse de l’apport de ces travaux. Ces études ont permis d’élaborer des réponses, non seulement sur le dispositif biologique, mais également sur les processus psychologiques et cognitifs du sujet, face à une situation stressante.

A : Réponse biologique

1. Découvertes de Selye

Sans nous attarder sur le plan biologique, notons que les recherches sont parties des résultats des travaux de Hans Selye endocrinologue canadien, (lui-même parti des travaux de Canon), mettant en évidence, sur une population de rats de laboratoire, les mécanismes biologiques du stress. Selye découvre en premier lieu ce qu’il appelle « le Syndrome Général d’Adaptation », qui se décompose en trois phases :

La phase d’alarme : c’est la réponse d’urgence commandée par le cerveau, le cœur s’accélère, les muscles se contractent, les poils se dressent, les pupilles se dilatent.

La phase de résistance : Elle permet d’inverser les symptômes de la première phase qui menacent d’épuisement le sujet. Si les événements stressants persistent, le sujet entre alors dans la phase suivante.

La phase d’épuisement : les rats dépassés par la situation, leur organisme fini, épuisé sous l’intensité du changement physiologique, pouvant entrainer leur mort.

Comme le souligne Légeron (2003), bien que ce modèle soit encore discuté, dans la mesure où les choses sont plus complexes que ne le pensait Selye, il est encore utile pour comprendre la chronologie d’un certain nombre de réactions de stress. Car on observe également, chez un humain soumis à des agents stresseurs (évènements provoquant un stress) aigus ces trois grandes étapes. Ainsi donc, les expériences et analyses sur le plan physiologique se multiplient, mettant en évidence la grande complexité de notre organisme. Les conclusions de Selye semblent réductrices car elles ne tiennent pas compte de nos différences avec les animaux : notre cerveau, notre capacité à nous émouvoir notre façon de comprendre, d’analyser les événements et à adapter nos réactions selon nos fortes singularités individuelles. Albert (2006) cite aussi A.Moch-Sibony (1984), pour ses remarques en psychologie cognitive : « La représentation cognitive d’un événement ou son anticipation constituent un privilège de l’homme sur l’animal qui va de pair avec son système nerveux. Mais cette supériorité lui confère aussi les possibilités supplémentaires de se sentir agressé. Ainsi, la simple anticipation d’une situation jugée déplaisante peut entrainer un sentiment de malaise, avant même que le sujet n’ait à l’affronter réellement».

2. Cohérence cardiaque

Notre intérêt se porte sur de récentes études en neuro-cardiologie qui démontrent, grâce à l’IRM du cerveau (Imagerie à Résonnance Magnétique) l’interdépendance entre émotions et rythme cardiaque. En effet si le sujet impliqué pense à un événement triste, alors son cœur battra plus vite. A l’inverse, à l’évocation de souvenir gai, chaleureux, le cœur reprendra une activité normale. Les émotions ont alors une incidence directe sur l’appareil cardiaque du sujet. Contrarié ou en colère, le corps prendra ses dispositions pour être en alerte, pouvant déclencher des réactions brutales voir agressives à un événement, quand bien même cet événement pourrait lui sembler neutre à un moment où ses pensées seraient positives. Si l’on prend l’expérience à l’envers, un rythme cardiaque accéléré peut ralentir à l’évocation de pensées positives. Nous pouvons conclure que le sujet par un travail mental peut agir sur sa propre physiologie. Cette découverte incite à prescrire des pensées positives pour remettre en ordre un organisme désordonné par des agents stressants ; ou encore, un travail sur les représentations que le sujet se fait d’un événement stressant (afin de modifier les pensées anxiogènes), ou encore un travail d’introspection sur les émotions enkystées (émotions non exprimées qui se superposent tant qu’elles n’ont pas été identifiées par le sujet). De ces constats est né un concept qui s’appelle la cohérence cardiaque : un travail sur les émotions et les pensées associées à une respiration contrôlée. En d’autres termes apprendre à maîtriser son corps pour passer :

D’un cycle vicieux : Pensées négatives – corps en tension – obstacle – réaction disproportionnée

à un cycle vertueux : Pensées positives – corps détendu – obstacle – meilleure gestion car le sujet est plus réceptif, donc accède plus facilement à ses ressources pour s’ajuster.

Enfin, l’univers médical et ses chercheurs n’ont de cesse de s’affairer autour de la compréhension de ces réactions, le sujet stress est toujours au cœur de la recherche scientifique.

B : Réponse psychologique

Posons notre regard sur le travail des psychologues. Inscrit tardivement sur les tablettes de leurs recherches, le stress n’en n’est pas moins un sujet passionnant pour eux. En effet, le stress croise le soma (corps) et la psyché (esprit, âme). Ajoutons que les travaux qui s’ensuivent sont issus principalement du courant comportementaliste. D’après Albert (2006) plus les travaux des psychologues progressent et plus ils démontrent que les stresseurs sont moins importants en eux même que leur représentation dans l’esprit du sujet. Il l’explique par cet exemple d’une population résidant à proximité d’un aéroport, soumise aux bruits incessants des avions. Si le message communiqué aux habitants est favorable comme : l’aéroport est un bénéfice économique incontestable pour notre commune, alors la gêne occasionnée par les pollutions sonores seront mieux acceptées et tolérées. Voici les propos de Légeron (2003) sur le thème : « Nous ne sommes pas égaux face au stress […] Au-delà d’une vision purement biologique du stress, une approche individualisée est donc nécessaire. […] nous ne recevons pas les informations d’une manière passive : nous sélectionnons certains des messages qui nous parviennent, et nous en laissons d’autres de côté. D’où une interprétation subjective et souvent variable des divers événements qui nous arrivent dans une journée. »

Ainsi, d’innombrables travaux ont été réalisés, notamment par des comportementalistes pour comprendre cette part subjective, et je vais analyser, ci-après, les éléments qui nous semblent les plus importants à souligner.

1. La double évaluation

R.Lazarus est cité chez Albert (2006) comme étant à l’origine du concept de double évaluation. Ainsi face à une situation stressante, le sujet procède à une évaluation primaire qui diagnostique le niveau de risque, ou la menace que constitue cette situation. En deuxième lieu, le niveau secondaire : sa capacité à agir face à cette situation, donc ses ressources disponibles pour faire front. Ces évaluations vont déterminer si oui ou non, la réaction au stress (éléments physiologiques) va être enclenchée.

Légeron ajoute (2003) que : « La réaction au stress entraîne une vigilance accrue à l’environnement et un mécanisme psychologique important : nous devenons beaucoup plus sensibles à tout ce qui peut représenter pour nous une menace éventuelle. […] L’accroissement de la vigilance à l’environnement enclenchée par le stress, est un avantage dans un contexte hostile où la survie est primordiale. En revanche, dans des situations quotidiennes de stress professionnel, elle est souvent inutile et épuisante. » Ainsi donc, notre attention se portera plus volontiers sur les éléments menaçants si nous sommes stressés, ces éléments prendront le pas

Sur d’autres éléments qui pourraient s’avérer rassurants.

2. Le contrôle des situations

Des expériences avec des rats de laboratoire montrent que le sujet sera moins tendu face à une situation stressante s’il contrôle ou pense contrôler la situation pour tout ou partie. Des expériences sur l’homme ont produit des résultats similaires si bien que les conclusions scientifiques sur ce point sont claires :

· Le contrôle de la situation réduit le stress

· Ce n’est pas la réalité du contrôle mais le sentiment de contrôle qui est le facteur essentiel de la réduction du niveau de stress

3. Le lieu de contrôle

Issus des travaux de J.B. Rotter (1966), et présenté par Légeron (2003). Il s’agit ici de l’origine de la situation, aux deux extrêmes nous aurons les sujets internes et les externes. Les internes s’attribuent une part de responsabilité dans ce qui leur arrive, font des liens entre leur production personnelle et les résultats obtenus, ils disent : « quand on veut on peut. ». A l’inverse les externes pensent que quelque soient leurs actions, les événements suivront leur cours, ils disent « je n’ai pas de chance. », ils sont donc plus fatalistes.

Légeron ajoute (2003) « Bien sûr, il n’y a pas deux catégories très tranchées, et les individus se répartissent entre ces deux extrêmes. De la même façon selon les circonstances et les moments, nous pouvons effectuer des attributions tour à tour externes ou internes. Mais l’intérêt de ces notions en matière de stress est évident : toutes les études montrent que les internalistes sont moins sensibles au stress que les externalistes, parce qu’ils ont développé un système de pensée tel qu’ils ont en eux même plus de ressources pour contrôler les événements.

C : la théorie de la dissonance cognitive

En l’espèce, dans le cadre d’un coaching interculturel le stress se manifeste par des dissonances cognitives :

Anne de Montard (2008) explique que le postulat de base est que les individus aspirent à éliminer les pensées et les comportements présents en eux et qui sont contradictoires. Notons que la façon dont je définis cette catégorie s’apparente à l’action de confrontation définie par (Hévin & Turner, 2006) : « classiquement, la confrontation consiste à signaler au sujet une incohérence entre ce qu’il déclare ou a déclaré et ce qu’il fait ou a fait ». Cette catégorie a pour but de faire prendre conscience au coaché que les comportements qu’il décrit (ceux qu’il a actuellement ou ceux qu’il imagine avoir sans la situation future désirée) ne sont pas en accord avec l’objectif qu’il se donne dans le coaching. Ceci permet d’insister sur le sentiment de frustration qu’il ressent suite à ces comportements qui ne concordent pas avec son objectif. On doit cette théorie à Léon Festinger (l’échec d’une prophétie, 1957), chercheur américain. Il définit cette théorie comme un état de tension désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinions, comportements) psychologiquement inconsistantes. Signifie que les individus aspirent à éliminer les faits de pensée ou les faits comportementaux présents en eux et qui sont contradictoires. En s’appuyant sur la théorie de la constance cognitive et sur la théorie de la rationalisation des conduites, il s’agit d’étudier comment les sujets tentent de réduire cette dissonance, en changeant d’opinion par exemple. Nous allons tenter d’étudier la réduction d’une dissonance

En opposant constance et dissonance. Cette théorie repose donc sur la notion de consistance. Elle suppose :

1/ qu’il existe des états privilégiés (cohérence) des systèmes cognitifs et que ces états tendent vers la stabilité :

2/ que tout écart par rapport à la stabilité du système entraine un état de dissonance cognitive et suscite par contrecoup un travail cognitif orienté vers la réduction de cet écart. Ce travail est appelé – réduction de la dissonance – ou encore – rationalisation. Le système cognitif sera instable à chaque fois que le sujet serait confronté à une cognition dissonante (information contradictoire) : la force dissonante dépend du nombre de cognition affectées par la dissonance ainsi que de l’importance de ces cognitions (centrales, périphériques). L’état de dissonance est d’autant plus grand que ces cognitions sont nombreuses et importantes. Il entraîne de la part de l’individu une tentative de réduction de dissonance.

3/ la réduction de la dissonance pour un retour à un état stable

Elle peut se produire selon quatre modes différents :

1/ le déni (scotomisation) de la cognition dissonante : le sujet nie la véracité des nouvelles cognitions (comme par exemple, un fumeur entend que fumer provoque le cancer du poumon : il dira ‘ce n’est pas prouvé, pas vrai… ‘

2/ l’étayage : ajout de nouvelles cognitions (consonantes) pour rétablir le rapport entre cognitions consistantes et inconsistantes en faveur des cognitions consonantes, l’étayage joue sur les proportions des cognitions ; le sujet va trouver de bonnes raisons pour expliquer ses comportements. Par exemple, s’il possède une seule cognition pour expliquer qu’il fume, et qu’on lui apporte une nouvelle en sa défaveur, il va trouver une seconde cognition en sa faveur (fumer me détend…cela devient alors plus important que de parler des risques de cancer encourus).

3/ le rééquilibrage (différenciation cognitive) modification de l’importance de la cognition dissonante : le sujet atténue la portée de la cognition dissonante (« il faut bien mourir de quelque chose… »)

4/ le changement radical de la cognition initiale concernée en procédant d’ailleurs par étayage. Dans l’exemple choisi, le sujet intègre la cognition « fumer donne le cancer » à son système cognitif, et s’arrête tout simplement de fumer.

L’utilisation des approches cognitivo-comportementalistes en vue de résoudre ces dissonances cognitives me semble une approche rationnelle. Le comportement, dans son acceptation étroite désigne une action manifeste, directement observable, qui se distingue des phénomènes psychiques « internes » : une composante cognitive (perception, réflexion, etc.) affective (sensation de plaisir, souffrance ou d’indifférence) et motrice (action, expression corporelle). (Van Rillaer, 2002)

D : Les conséquences du stress

Des enquêtes et recherches s’emploient régulièrement à mesurer les effets du stress, certaines, notamment sur le cancer, semblent encore contradictoires. Voici quelques conséquences confirmées du stress : mal de dos, mal au ventre, troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires, hypertension…et aussi sur le plan cognitif, les ruminations. La rumination, du latin ruminare : remâcher. Définition du Petit Larousse (2005) : tourner et retourner quelque chose dans son esprit. Les ruminations, chez l’homme, c’est l’acte par lequel le sujet ressasse ses pensées, les retourne, les reprend, il s’agit le plus souvent d’idées négatives, de questions sans fin, autour d’événements passés ou à venir. Le sujet se repasse en boucle une scène de sa vie ou invente des situations à venir : il anticipe sur ce qui va se dérouler, comment cela va se dérouler, ce

Qu’on va lui dire, ce qu’il va dire avec force détails. Sans objet précis, ces ruminations ne sont pas volontaires, elles s’imposent au sujet qui ne s’en rend pas compte et mène à la fatigue psychique voir l’épuisement. Alain Braconnier (2004) présente les ruminations comme l’une des caractéristiques de l’anxiété : l’anxieux a une forte tendance à se parler à lui-même[…] dialogue intérieur pouvant tourner par moments à de véritables idées fixes. […] la rumination touche tous les anxieux […]. Sur l’imaginaire qu’il investit, sur la curiosité qui l’habite, l’anxieux cent fois sur le métier se remet à l’ouvrage. Une véritable intoxication par la pensée peut l’envahir. Tout peut-être vrai, tout peut-être faux. Il sent dans son projet constamment une faille. Le repos dans la vie, la tranquillité d’esprit n’est pas son fort.

E : Les solutions proposées

Ces éléments sur la mécanique du stress, tant sur le plan physiologique que psychologique, amènent donc la plupart des spécialistes de la gestion du stress à croiser l’ensemble des paramètres pour proposer des méthodes conjuguant les deux types de coping. Voici les thèmes récurrents des modalités proposées : Développer une hygiène de vie ‘ propre’ : (préventif et curatif) : sommeil, alimentation, limiter les excitants, faire du sport, apprendre la respiration ventrale, travailler la cohérence cardiaque, se relaxer, se faire plaisir, exercices de visualisation positive…Mais aussi, identifier ses émotions, les exprimer, les évaluer, identifier les situations problème, identifier ses pensées automatiques, les évaluer, identifier ses ressources pour s’adapter, développer son réseau social, travailler sur l’affirmation de soi, l’assertivité, la gestion du temps…

La stratégie d’adaptation :

Marqués par la singularité de chacun, il n’a pas été chose facile de comprendre et mesurer les façons de s’ajuster en termes de raisonnement et d’action face aux aspects négatifs de situations stressantes, réelles ou imaginaires. Apparaît donc la notion de coping (faire face en anglais), dont l’objet est de décrire les comportements émotionnels (ressenti) et cognitifs (raisonnement) en réaction face au stress. Les travaux de Lazarus, cités par Albert (2006) distinguent deux types de copings : le coping focalisé sur les émotions et les pensées suscitées par la situation et celui qui se focalise sur le problème avec une recherche de solution et une mise en place de plan d’action.

· Le coping émotionnel vise à tenter de contrôler les émotions déclenchées par la situation. Dans le cadre du coping émotionnel, il est recommandé aux individus une approche corporelle permettant un impact sur les réactions physiologiques (meilleur sommeil, moindre tension) et un travail sur les émotions, de façon à ne pas les enkyster (qu’est-ce que ça déclenche en moi, de la peur, de la colère ?). Nommer l’émotion c’est aussi l’accepter, la vivre, ne pas la refouler. Pour les pensées négatives, on pose les représentations, on questionne, ce qui peut permettre à la personne de relativiser, ou de prendre de la distance par rapport au problème. Ce coping, est plutôt indiqué pour les situations où l’individu a peu d’emprise sur les causes du problème. Il s’agit plutôt d’une aide provisoire pour l’aider à vivre avec, en soi donc, l’aider à s’ajuster face à quelque chose dont il sait qu’il ne pourra rien changer (exemple : faire un deuil, accepter un échec).

Notons ici les limites de ce coping qui peut sur le long terme entrainer un état dépressif du sujet si l’agent stressant persiste :

· Le coping centré sur le problème recherche les solutions possibles pour agir face au stresseur. Il passe par une recherche d’information, une identification des ressources, et aussi une mesure d’écart entre le problème et la perception du problème. Ainsi, Albert (2006) présente une méthode qui s’inscrit dans la lignée des travaux de Lazarus, et élaborée par T. Cox (Stress, Londres, Macmillan et baltimore, University park Press, 1978).

Cette méthode est basée sur le principe qu’il réside un décalage entre le problème, les ressources de l’individu, ses capacités à agir face au stresseur et la perception que l’individu a de ces trois éléments. En d’autres termes, il filtre la réalité et n’est pas en contact avec ses ressources. Sa vision subjective est réduite. Il pense qu’il ne peut pas ou ne sait pas comment résoudre son problème (ou a perdu pied à cause de l’emprise de la situation). Pour Cox, ces évaluations seraient influencées par quatre facteurs : l’expérience

Du sujet, ses capacités à s’ajuster, son contrôle sur la situation, et toute aide extérieure de son entourage personnel et professionnel. Cette méthode comprend cinq étapes :

– Décrire les caractéristiques de l’environnement

– Explorer la perception du sujet en relation avec ses propres capacités de coping (quelles sont ses ressources, compétences, point d’ancrage, comment les perçoit-il ?)

– Faire émerger les modifications physiologiques (ce qu’il ressent) et psychologiques (ce qu’il en pense) associées aux représentations précédentes (stresseurs, capacités / ressources et action et comprend le coping) :

– comment se sent-il à l’idée qu’il va agir comme ça ?

– Analyser les conséquences du coping

– Qu’est-ce que sa réaction peut produire ?

– Analyser le feed-back (en anglais : le retour) de la situation. Soit, au fur et à mesure de l’entrée dans l’action, en évaluer les effets.

Cette technique apporte donc des informations sur l’efficacité de l’action, diminue l’incertitude et communique à l’organisme les conclusions à prendre en considération. Le coping centré sur le problème est indiqué pour des situations où le sujet peut intervenir sur la situation stressante et s’avère nettement plus efficace sur le long terme car il limite l’impact des stresseurs sur sa santé physique et mentale. Bien d’autres chercheurs se sont attelés à décrypter ces éléments précités, toujours sujets à controverse. Il n’en reste pas moins, qu’ils semblent être la trame à privilégier pour analyser le coping, et aider les sujets à comprendre leur comportement et trouver leur solution. C’est la meilleure piste et de loin la plus encourageante pour contribuer à la compréhension du stress, les physiologistes d’ailleurs n’entreprennent plus de recherches sans y avoir recours.

La gestion du stress en coaching

Le coaching semble donc avoir toute sa place dans l’accompagnement à la gestion du stress puisque centré sur la personne, il s’appuie sur les représentations du sujet, l’aide à voir plus loin, à prendre du recul, à comprendre son fonctionnement, à faire sa maïeutique pour finalement, devenir autonome et reproduire seul… Pour Hévin et Turner (2006) le coach doit aider le coaché à régénérer ses ressources, à s’autodéterminer, à s’autonomiser et, quand celui-ci aura suffisamment conscience de ses besoins fondamentaux, il saura par lui-même trouver les moyens adéquats et positifs pour les satisfaire,…

Dominique Mattar, psychologue du travail, coach et intervenante à Paris VIII, dans son intervention : Gestion du stress & intelligence émotionnelle (2010), dans le cadre du DESU “pratiques du coaching”, quant à elle, nous a présenté une approche globale du stress. Cette approche stipule que c’est la réponse émotionnelle enregistrée par l’amygdale (mémoire affective) qui enregistre toutes les situations, les émotions et les comportements automatiques depuis la naissance. L’amygdale produit une réaction aux stresseurs de façon immédiate et non réfléchie. Contrecarrer les messages réflexes est un apprentissage mettant en jeu un ensemble de processus.

· Une des grandes sources de stress, est le changement. Face au changement, on peut avoir différentes réactions : faire l’autruche, il n’y a pas de problème ; subir le changement comme une agression ; ou faire avec le stress, s’adapter. Faire face au changement permet alors d’évoluer soi-même.

· Des études scientifiques (IRM) ont montré que le cerveau fonctionne sur deux modes. Le mode automatique, qui permet au sujet de faire des choses sans y penser (par habitude et répétition) et le mode adaptatif, où le sujet doit réfléchir pour faire face à une situation nouvelle. Ainsi les personnes ayant l’habitude du changement stressent moins que celles qui sont dans un même mode de vie depuis longtemps, et qui n’ont pas eu le loisir ou l’envie de changer.

A : les apports de la conduite d’un coaching d’inspiration cognitive

Selon Patrick Amar (2010), le coaching est une rencontre et la volonté de changement du coaché et la relation sont les éléments les plus importants du coaching. En effet Rogers (2008) dit ‘c’est la relation qui guérit’. Cependant la première utilité de cette approche selon Amar est de rassurer le coach mais il faut que cela ait du sens pour l’autre. En effet, en tant que coach, on a toujours tendance à trop parler (Amar, 2010). En s’appuyant sur l’approche d’inspiration cognitive (les TCC), les comportements peuvent être changés ou modifiés. En identifiant les pensées automatiques et en les substituant par des pensées alternatives, le coaché peut réussir à diminuer le niveau de stress éprouvé. Le schéma suivi sera alors le suivant :

1/ – clarification de la demande

2/ – pensée automatique

3/ – reformulation

4/ – recadrage

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